Homélie de la messe de minuit de Noël
2011
« Je vous annonce une bonne nouvelle, une grande
joie : aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Evangile de Luc).
Noël, c’est quoi ? Fêter Noël, cela veut dire
quoi ? La réponse dépend si on a la foi ou pas.
Du point de vue de la foi, Noël veut dire
ceci : Dieu aime l’homme, tout homme, vous et moi, d’un amour qu’on a
peine à imaginer. Alors Dieu prend l’initiative de venir chez les
hommes, pour se faire proche d’eux, pour partager leur sort, dans le but
d’élever les hommes à lui et leur donner sa vie, son bonheur à lui.
Il vint d’une manière humble, discrète, dans
la personne de cet enfant nommé Jésus. Cette venue de Dieu vers les
hommes est tellement à l’opposé de l’idée que nous nous faisons de la
grandeur de Dieu, qu’elle risque de dérouter beaucoup de monde. Nous
nous trouvons là devant un paradoxe : Dieu se révèle, s’incarne, vient à
nous d’une manière sensible, à notre portée ; et en même temps Dieu se
cache, met à rude épreuve nos catégories rationnelles, se dérobe à notre
besoin d’évidence, au point que les hommes se divisent quant à la
réaction à avoir envers cette initiative divine. Pour comprendre les
gestes de Dieu envers nous, il faut la foi, la foi qui est certes un don
gratuit de Dieu, mais un don qu’on transmet, qu’on entretient, qu’on
protège, qu’on nourrit et fait croître ; sinon nous courons le risque de
le perdre.
Combien de gens aujourd’hui se mettent-ils
dans les conditions requises pour accueillir Dieu qui vient à eux en
Jésus de Nazareth né à Bethléem ? Il y a deux jours, jeudi dernier, le
pape Benoît XVI déplorait avec tristesse une « lassitude de la foi, si
répandue parmi nous ». Il déplorait cette « fatigue d’être chrétiens
dont nous faisons partie en Europe ». C’est une simple constatation dont
les media nous transmettent l’image chaque jour, image affligeante pour
les croyants.
Mes frères, rien ne sert de verser dans le
découragement, dans le pessimisme. Que chacun de nous s’interroge : en
quoi la fête de Noël me concerne, moi ? Il est évident qu’elle n’aurait
aucun sens pour moi si ma philosophie de l’existence repose sur le
principe : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ».
Mes frères, Dieu vient à nous en Jésus.
Allons, réveillons notre foi si elle est assoupie ou endormie. Dieu
vient en Jésus pour donner sens à mon existence. Ai-je le droit de
rester indifférent et de lui tourner le dos ?
Seigneur, augmente notre foi.
p. Louis
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