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(P. Louis Wehbé, ocso)

« L’homélie doit être brève et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours » (pape François, Evangelii Gaudium, 138)

Homélie pour le Nouvel An 2020


« Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller dur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Qu’il tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nombres 6/24-26).

Quels beaux vœux à l’aube de cette nouvelle année 2020 ! Ces vœux, je les adresse à chacun de vous ici présents et aussi à tous ceux qui nous sont chers et que nous portons dans nos cœurs.

Qu’il soit permis, mes frères, de poser la question : en ce 1er janvier, que fêtons-nous exactement ? Fête de qui, de quoi ? Bien sûr, c’est une grande fête chômée. J’avoue que la réponse n’est pas si évidente ni uniforme. En y réfléchissant, je trouve que c’est une fête multiforme, liturgiquement entendue.

*Dans le calendrier de l’Église d’Occident d’il y a 50 ans on fêtait à cette date le jour octave de la Nativité du Seigneur. Le 8ème jour d’une naissance, ou d’autres événements, avait une importance particulière dans certaines cultures, comme aujourd’hui le 30ème ou le 40ème jour après un décès. On fêtait la Nativité de Jésus qui durait huit jours clôturés par l’octave (dies octava). Jésus mérite bien cela.

*Une certaine tradition émergea progressivement, consistant à fêter en ce jour le rite de la circoncision de Jésus (in Circumcisione Domini). On voulait par là honorer l’humilité du Fils de Dieu qui s’est soumis humblement aux lois et rites de la religion juive ; humilité, soumission, insertion dans un peuple.

*Récemment, dans le nouveau calendrier liturgique latin d’après Vatican II, les liturgistes ont décidé de célébrer en ce jour sainte Marie Mère de Dieu, en souvenir peut-être d’une très ancienne coutume romaine consistant à célébrer en ce jour une seconde messe à Sainte Marie Majeure en l’honneur de la Mère de Dieu. Aujourd’hui on veut souligner le rôle éminent de Marie dans l’œuvre du salut accomplie par le Verbe Incarné. Fête liturgique entrée dans le calendrier tout récemment.

*Un autre thème a surgi sous le pape saint Paul VI qui décida d’instituer la journée de la Paix chaque 1er janvier, comptant sur l’efficacité de la prière plus que sur celle des négociations des politiciens pour parvenir à la paix (on se souvent de son cri vibrant aux Nations Unies le 4 octobre 1965 : « Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre. C'est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l'humanité »).

*Au niveau populaire, d’abord chrétien, puis étendu à toutes les sociétés, croyantes ou athées, c’est le Nouvel An qu’on fête aujourd’hui, en référence à la naissance du Christ, d’après le calendrier établi par Denis le Petit (un contemporain de saint Benoît). Ce calendrier donnait comme référence de l’histoire de l’humanité l’anniversaire de la naissance de Jésus Christ, de sorte que le monde en général, qu’il soit chrétien ou persécuteur des chrétiens, croyant ou athée, qu’il le veuille ou non, se réfère chaque année à l’événement de la naissance de Jésus.

Finalement aujourd’hui nous célébrons l’intervention de Dieu en faveur de l’humanité. Aspects multiples, multiformes, mais projet unique de Dieu envers nous, envers chacun de nous.
Béni soit-il à jamais !

p. Louis

P. Louis Wehbe ocso

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