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الاب لويس وهبه

 

Homélie pour le Carême
13-03-2011

Carême ! Quarantaine ! Voilà que depuis quelques jours nous sommes entrés dans ce temps aux résonances tristes. Malgré tout ce qu’on essaye de dire pour rendre le Carême attrayant, notre imaginaire lie cette notion à une vue triste et rébarbative de notre religion chrétienne. Cela est dû sans doute à une certaine conception janséniste, pour ne pas dire culpabilisante, de la vie chrétienne. Dire Carême c’est dire jeûne, privations de toutes sortes, pénitence, pénitence.

Je parle bien sûr des milieux catholiques encore pratiquants, et non plus de ceux qui se disent libérés de toute contrainte religieuse et ne reconnaissent plus d’autre divinité que l’hédonisme et la jouissance à outrance de toutes couleurs.
Il nous faut sûrement une rééducation, une vraie ré-évangélisation pour voir et vivre le temps du Carême comme un chemin de libération, de croissance, de plénitude. Pour cela il nous faut nous libérer de toutes les séquelles d’un faux christianisme que les malheurs de l’histoire nous ont léguées.

Les tentations de Jésus durant ses 40 jours de jeûne dans le désert doivent nous faire réfléchir sur notre condition de pèlerins engagés dans l’aventure de rejoindre la source de leur existence qui s’appelle Dieu.
Dieu, en Jésus, a épousé notre condition humaine pécheresse. Pour nous et pour notre salut il est descendu au plus profond de nos misères, a bu jusqu’à la lie l’amertume de nos troubles, de nos hésitations, de nos doutes. Mais où est Dieu ? Si Dieu est bon, comme on le dit, comment nous abandonne-t-il, où est sa toute-puissance, sa bonté, quand des milliers de Japonais sont fauchés par le déchaînement des éléments de la nature ? Est-il vrai que Dieu est le Maître de tout ? Est-il vrai qu’Il n’est qu’Amour ? Alors ?

Voilà les grandes tentations auxquelles les croyants que nous sommes, sont affrontés, depuis Abel, depuis Job, depuis le Crucifié du Calvaire, depuis toujours et jusqu’à la fin du monde. C’est là le mystère du mal auquel on cherche des réponses tant bien que mal.

Le Christ est tenté, nous sommes tentés. Faisons compagnie à Jésus durant ce Carême, et tenons fermes dans la foi.

Pere Louis Wehbeh ocso