« Aimez vos ennemis »

UNE Parole REMÉdiant À la violence 


Introduction

« La Bible a une méchante réputation de violence »[1].

En effet, les nombreux passages « violents » de la Bible ont mené beaucoup de gens, à travers l’histoire, à adopter une position négative à l’égard de ce livre et partant à l’égard des religions qui s’y fondent.

 

Pour d’autres, cette « mauvaise réputation » concerne davantage l’Ancien Testament où les passages violents sont beaucoup plus nombreux que ceux du Nouveau, surtout dans les récits de guerres et de massacres commis, en majorité, « au nom de Dieu ». Certains ont poussé à l’extrême en adoptant la théologie de Marcion récusant le Dieu de l’Ancien Testament qui est « le Dieu de la guerre, de la violence alors que le Dieu du Nouveau Testament est le Dieu de la miséricorde, de la paix, de l’amour »[2].

 

D’autres s’attaquent aussi au Nouveau Testament, en critiquant les discours violents de Jésus, certaines positions de Paul et beaucoup de scènes de l’Apocalypse.

Pourtant, la distinction établie- en théologie - entre « historicité» et « message théologique » des textes bibliques[3] a aidé à dépasser la complexité des genres littéraires vers une concentration sur le message de Salut, de l’Amour et de la Miséricorde qui s’y trouve.

 

Ce dépassement est à lier, d’une part, au « vide de sens » éprouvé par l’homme malgré le grand développement de la civilisation humaine et, d’autre part, à cet effort progressif de l’humanité concernant la recherche de remèdes efficaces au phénomène accru de la violence, surtout dans ses versions terroriste et intégriste.

 

Dans le cadre de cette lutte « non-violente » contre la violence, le christianisme propose l’amour des ennemis comme le remède le plus efficace.

Mais on se heurte, généralement, à la difficulté de la mise en pratique de ce « Logia »[4] de Jésus, considéré par certains comme une preuve de l’idéalisme chrétien manquant d’esprit pratique.

 

Toutefois, ce jugement reflète un esprit préjugeant le christianisme à partir de certaines considérations historiques ou religieuses, sans une compréhension profonde du contexte historique, social et religieux dans lequel furent prononcées ces paroles.

Or, une telle compréhension semble nécessaire pour clarifier ce « nouveau commandement »[5] que Jésus était le premier à mettre en pratique en préférant la Croix et la Mort à la Vengeance et la Haine.

 

Nous avons alors choisi de mener une réflexion sur l’amour des ennemis, qui est « une nécessité absolue pour la survie de notre civilisation »[6].

Cette réflexion sera brève et en trois parties. 

 

D’abord, nous chercherons à comprendre l’arrière-fond  vétérotestamentaire de « l’amour des ennemis » en partant d’une analyse des notions d’ « ennemi » et de « prochain » afin de bien saisir la dialectique de la relation établie par le Juif avec chacun d’eux, qui fut, selon notre point de vue, à la base de l’appel à la réduction de la violence dans l’Ancien Testament.

 

Nous essayerons, ensuite, de présenter l’originalité de ces paroles de Jésus par rapport à son temps, en insistant, en particulier, sur l’invitation au passage de la haine à l’amour des ennemis.

 

En dernier lieu, nous nous attarderons à des suggestions permettant une pratique « aisée » de cet amour dans le monde d’aujourd’hui, qui nous permettront de relever certaines nuances avec le principe de la non-violence à partir des dynamismes propres à chacun d’eux.

 

Passons donc au « travail » tout en gardant dans l’esprit cette citation de Martin Luther King : « c’est l’amour qui sauvera notre monde et notre civilisation, et l’amour même des ennemis » [7].

 


La Première Partie :

« Avec » le prochain « contre » l’Ennemi dans l’Ancien Testament

  

Evidemment, l’Ancien Testament insiste sur l’histoire et le rôle du peuple Juif dans ses relations avec Dieu - son « Dieu » - et avec les autres peuples.

Naturellement, cette histoire essentiellement « religieuse » avait beaucoup influencé l’approche vétérotestamentaire du problème de la violence.

Dans ce qui suit, nous essayerons d’aborder cette approche en nous basant, fondamentalement, sur l’analyse des notions de « prochain » et d’« ennemi » qui nous aidera, sans doute, à mieux comprendre le contexte dans lequel Jésus invita à l’amour des ennemis.

 

1)    « ennemi » et « prochain » dans l’Ancien Testament

 

 Dans l’Ancien Testament, « Dieu » se présente comme « le protecteur » face aux adversaires humains et même « divins »[8], surtout dans les moments de faiblesse où la conversion semble la clé de la miséricorde divine envers le peuple élu.

Cette protection se traduit par l’aide divine apportée aux moments des batailles et des sièges, qui peut aboutir parfois à une intervention directe de Dieu, exterminant les ennemis et assurant le salut d’Israël.

En fait, les Israélites avaient une conviction profonde que l’ennemi d’Israël est l’ennemi de Dieu et que la défaite d’Israël déshonore Dieu lui-même[9]!

La rivalité nationale ou politique s’est imprégnée donc par des considérations « théologiques », ce qui a développé une méfiance poussée à l’égard de tout « étranger » considéré comme « ennemi » par le simple faite d’être différent en nationalité ou en religion[10].

Cependant, le Juif ne pouvait pas être considéré comme un ennemi qu’en délaissant définitivement la foi ou en trahissant son peuple en faveur des ennemis étrangers, devenant, à son tour, un étranger par rapport à son peuple[11].

D’ailleurs, les écrits juifs montrent une divergence entre la position des juifs « orthodoxes » (Habitants de Palestine, Esséniens, etc.) trop méfiants et celle des juifs de la diaspora plus ouverts et plus modérés en raison de leur consentement au principe de la « citoyenneté » dans les villes ou les pays qui les ont accueillis[12].

A cette conception modérée s’ajoute la présence de plusieurs textes incitant à la clémence à l’égard de l’ennemi et à l’accueil de l’étranger résidant dans le territoire juif[13], mais la méfiance demeure toujours nécessaire surtout dans les questions affectant la fidélité du Juif à la Loi divine et aux préceptes ultérieures qui l’ont interprétée[14].

Par contre, la notion vétérotestamentaire du prochain est beaucoup plus développée, ayant pour fondement le commandement de l’amour dans Lévitique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »[15].

En effet, comme dans toute ethnie de nature essentiellement religieuse, le « pacte social » juif se fondait sur des lois « divines » organisant les relations sociales et assurant l’établissement de la justice dans le règlement des conflits entre les membres du peuple « bien-aimé » de Dieu.

Or, la justice était généralement assurée par l’application (certainement non littérale) de la Loi du Talion[16] qui « avait marqué en son temps un progrès sur la barbarie, en limitant les excès de la vengeance »[17].

En réalité, cette loi était « restrictive plus que permissive »[18] tenant compte de l’interdiction catégorique de la haine et de la vengeance entre les Israélites[19] qui commettaient parfois, entre eux, des atrocités pires que celles commises contre les ennemis.

Mais, comme « le juif ne qualifiait pas de prochains les gens des autres nations », nous pouvons constater que, par rapport à un Juif, le « prochain » était un autre Juif tout simplement[20].

 

2)    La réduction de la violence dans l’Ancien Testament

 

Ce qui vient d’être exposé peut nous conduire à penser que la violence était admise contre les ennemis mais défendue avec les prochains.

Toutefois, « la violence et la haine ne sont pas inhérents à la religion, mais ils sont inhérents à l’autodéfense et à l’auto-exaltation du moi d’où la crainte et la fierté »[21]. Et quand la crainte et la fierté se mêlent à l’orgueil, les fidèles « au sein de quelque religion que soit » ne peuvent produire « …que de l’hostilité et de la haine envers les autres»[22], suivant l’équation de Michael Moore : « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. »[23].

Le problème est plus grave encore quand on commence à chercher dans la religion des prétextes pour des comportements violents, comme fut le cas pour les juifs cherchant à sauvegarder leur patrimoine national et religieux.

Néanmoins, la différence est énorme entre l’autodéfense - nécessaire pour la survie - et l’intégrisme ou le fondamentalisme qui poussent les gens à une sorte de violence « gratuite » au nom d’une cause apparemment sacrée et justifiable.

D’où les convocations à l’amour du prochain ou à la clémence à l’égard de l’ennemi ainsi que les lois comme la loi du Talion n’étaient, en effet, que des moyens préventifs contre le recours excessif ou injuste à la violence que ce soit à l’intérieur du peuple d’Israël ou contre les ennemis.

Il nous devient ainsi plus clair que le commentaire des données de « La Loi et des Prophètes » effectué par Jésus Christ, « venu non pour abolir mais pour accomplir »[24], avait pour but de remédier à la lecture juive nationaliste et fondamentaliste de la Parole de Dieu, comme ce fut le cas pour Lv 19,18 que Jésus accomplit par « Aimez vos ennemis »[25] en montrant que « le mot "prochain" doit s’élargir jusqu’à inclure les ennemis »[26]

Dans ce qui suit nous essayerons d’approcher cet enseignement considéré par certains comme « ce qui est proprement révolutionnaire dans le message de Jésus »[27].

     


La Deuxième partie :

L’Ennemi comme prochain dans le nouveau Testament

 

Si le recours « injuste » à la violence fut condamné dans l’Ancien Testament, Jésus, dans le Nouveau Testament, « débusque la violence à la racine »[28] en radicalisant l’exigence de l’amour avec son Logia : «Aimez vos ennemis ».

Anselm Grün écrit : « Plus que toutes les autres, les paroles de Jésus sur la rétorsion et l’amour des ennemis ont suscité la discussion »[29].

En d’autres termes, tous ceux qui lisent cet enseignement de Jésus ne peuvent s’abstenir d’une sérieuse interrogation concernant les difficultés et les enjeux de ce comportement qui est, pour certains, « tout simplement impossible »[30] et, pour d’autres, tout à fait indispensable pour réaliser l’identité chrétienne.

Il paraît donc nécessaire d’entamer, d’abord, une étude du contexte historico-social montrant l’originalité du « nouveau commandement » de Jésus, qui nous propose une nouvelle compréhension des notions de l’amour, du prochain et de l’ennemi, appelant, en second lieu, à une approche exégétique de cette instruction « difficile ».

 

1)    L’originalté de l’amour des ennemis

 

A l’époque où Jésus prêchait, la société juive était imbibée de méfiance à l’égard de « l’autre », surtout au temps des romains occupant « son » pays.

Il est vrai que les juifs jouissaient d’un statut spécial à l’intérieur de l’empire romain, consistant dans une autonomie administrative et juridique couronnée par le respect de leurs traditions et coutumes sociales et religieuses, mais la majorité du peuple souffrait du joug des impôts et des effets néfastes du laxisme moral répandu parmi les soldats et affectant la structure sociale juive.

Or, quatre solutions se proposaient pour répondre à cette situation: « la résistance armée, révolution noire, la collaboration plus ou moins opportuniste avec l’occupant (en se réservant le recours à la restriction mentale), ou alors la résignation passive et douloureuse »[31].

En plus, l’attente du royaume messianique hantait l’esprit des gens qui y voyait la délivrance de la tutelle étrangère et le rétablissement du statut spécial du peuple élu comme gardien de la foi monothéiste et comme gouverneur, au nom de Dieu, de toutes les autres « nations ».

Dans ce contexte, Jésus incarna, au début de son ministère, cette espérance juive en annonçant l’imminence du « Royaume de Dieu ».

Cependant, « la transformation qu’opère le Christ de la conception d’Israël de communauté politico-religieuse à une autre d’essence spirituelle »[32] avec l’amour des ennemis comme « le nœud de cet enseignement nouveau »[33], a suscité, contre Lui, beaucoup de réactions, méfiantes surtout, parce qu’ « on éprouve des difficultés avec l’application de cette règle lorsqu’on ne sait pas exactement en quoi consiste l’amour »[34].

Cette « ambiguïté » de la notion de l’amour montre l’exigence d’une approche exégétique qui nous aidera à comprendre ce passage de la haine à l’amour des ennemis à partir de la précision de la compréhension néotestamentaire des notions du prochain et de l’ennemi.

 

2)    De la haine à l’amour des ennemis

 

L’instruction sur l’amour des ennemis vient dans le contexte d’un large commentaire de la Loi ou des préceptes ultérieurs l’interprétant, chez Matthieu comme chez Luc, qui nous l’ont rapportée.

Or, « Matthieu est l’évangéliste qui insiste le plus sur la loi, sur l’Ecriture, sur les coutumes juives… Mais cette insistance est corrigée par une autre, sur l’accomplissement que la loi doit connaître… enfin sur les abus qu’ont engendrés les traditions pharisaïques »[35]. D’où «Aimez vos ennemis», chez Matthieu, est présentée comme l’antithèse de: «Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi » (5,43) contrairement à Luc qui se contente de la présenter comme un complément des béatitudes.

En fait, cette « haine » de l’ennemi est parmi les « abus » corrigés par Matthieu car elle « ne correspond à aucun précepte de la Bible»[36] et « la Torah n’enseigne pas que l’amour de l’ami s’accompagne de la haine de l’ennemi »[37]

Ajoutons que le verbe « haïr » dans Mt 5,43 « est en effet susceptible d’évoquer tout aussi bien l’absence d’amour et pas nécessairement une haine positive »[38]. Certains exégètes précisent que ce verbe est « un sémitisme pour " ne pas aimer " »[39].

Nous pouvons donc évoquer la haine comme une abrogation de l’amour qui se traduit soit par une action concrète contre l’amour soit par un renoncement à l’amour.

 Il semble ici nécessaire de rappeler que l’amour - dans la Bible - est une « action concrète, communion vivante signifiée par des gestes précis »[40] d’où l’usage « au temps présent, à la voix active »[41] du verbe grec agapan (Aimer) dans Mt 5,44 et dans Lc 6,27.

Il s’ensuit que l’amour « réclusionnaire » du prochain est dépassé par ce « nouveau commandement » qui ne distingue plus entre le prochain et l’ennemi mais, plutôt, complète l’amour du prochain par l’amour de l’ennemi.

En d’autres termes, « Il n’est pas question de l’affection qu’on a pour un membre de sa famille, ni de l’amitié qu’on porte à un égal, ni davantage de l’amour-passion! Il s’agit d’avoir estime et bienveillance pour l’ennemi, et de le manifester par des gestes et des paroles »[42].

Pourtant, une autre difficulté se propose concernant la distinction entre le « prochain » et « ennemi » dont les concepts ont subi une réinterprétation radicale par rapport à ceux de L’Ancien Testament.

Il suffit, par exemple, de rappeler la parabole du Bon Samaritain (Lc 10,25-37) pour constater que le prochain est tout simplement « l’autre », quelle que soit sa nationalité ou sa religion.

De sa part, l’ennemi (exros en grec) peut être soit le diable[43], soit un prochain (dans le sens qu’on vient de proposer) qui n’est plus considéré comme tel, pour des raisons variées dont :

les raisons personnelles quand il s’agit de disputes entre individus[44].

les raisons communautaires quand il s’agit du « persécuteur de la foi, l’ennemi de la communauté messianique formée par les premiers chrétiens »[45].

 

Dans Mt 5,44 et Lc 6,27, ce terme désigne plutôt le prochain devenu ennemi comme le suggèrent les contextes théologique et exégétique.

Nous pouvons donc conclure que Jésus propose un enseignement renversant toutes les données traditionnelles chez le peuple juif.

Jésus invite même à dépasser l’attitude de « clémence » qui, en soi, manifeste une certaine arrogance à l’égard de l’autre moins fort, vers l’amour ouvert et expansif,  « moyen concret d’accéder à l’expérience de Dieu de miséricorde dont nous sommes les fils et les filles »[46].

 

Certainement, cet amour sans limites qui « peut se montrer et même faire du bien à un ennemi n’est pas humain, mais vient de Dieu »[47]. Mais cet amour « divin » est possible pour tout homme qui engage à la fois sa volonté, sa foi, et sa capacité d’action dans le but de devenir un de ces fils de Dieu auxquels Jésus adressa la béatitude suivante: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! » (Mt 5,9).

Jésus fournit donc une solution radicale au cycle de la violence et de la contre-violence, dont le dynamisme peut être résumé comme suit :

« A l’hostilité s’oppose l’amour, à la haine, la bienfaisance, à la malédiction la bénédiction, à la calomnie, la prière. … C’est l’amour qui répond au mal par le bien, au lieu de se laisser entraîner par la vengeance. Le principe ici est de considérer l’amour au-dessus de nos biens et de notre honneur. L’amour doit être au dessus de tout. »[48]

 

 

Dans ce qui suit, nous proposerons certains moyens usuels pour la mise en  pratique de l’amour des ennemis, qui, comme nous le verrons, dépasse, par son dynamisme, le principe de la non-violence, très valorisé par beaucoup de nos contemporains.

   


La Troisième Partie :

« Aimez vos ennemis » remÈde A la violence

 

A la suite des guerres ou des conflits, les hommes cherchent inlassablement les moyens qui permettent d’éviter le « retour en arrière », en posant des chartes ou des lois afin de garantir la paix et la justice sociale.

Pourtant, notre monde souffre toujours de la cruauté et de la violence qui se traduisent dans les guerres, dans le terrorisme politique ou religieux et surtout dans toutes les formes d’injustice sociale.

D’où il paraît légitime d’approfondir la compréhension du précepte de l’amour des ennemis dans le monde d’aujourd’hui et de montrer l’importance de ces paroles de Jésus dans le combat - non-violent - contre toutes les formes de la cruauté, de la haine, de l’injustice et de la violence.

   

1)    L’amour des ennemis dans le monde d’aujourd’hui

 

Beaucoup d’exégètes et de théologiens se sont consacrés à la mise en évidence de la possibilité d’une pratique « aisée » de l’amour des ennemis, partant de l’expérience de Jésus lui-même, en passant par les données de la tradition chrétienne ancienne, moderne et contemporaine, jusqu’aux formes actuelles de la non-violence chrétienne.

Mais, d’abord, il fallait préciser qui est l’ennemi, question à laquelle répondent les éventualités suivantes:

Le diable et les esprits mauvais : Eventualité biblique traditionnelle[49] à écarter comme nous l’avons déjà vu.

Soi-même surtout quand l’homme ignore son for intérieur ou quand il subit les penchants dits « mauvais » innés ou acquis.

Celui qui agit dans une autre direction que la nôtre ou à l’inverse de notre volonté aux niveaux individuel, social, religieux ou national[50]. Rentrent ici les « gens de la maison » (Mt 10,36) jusqu’aux ennemis « théoriques » comme les soldats d’un pays occupant, etc.

Un prochain (dans le sens commun) ou un ami devenus ennemis en méconnaissant les liens ou les bonnes faveurs passées[51].

Or, aimer « tous » ses ennemis est un  « devoir » pour Martin Luther King pour les trois raisons suivantes[52]:

« La haine pour la haine ne fait qu’intensifier l’existence de la haine et du mal au sein de l’univers. 

La haine pervertit la personnalité de celui qui hait.

L’amour possède en lui un pouvoir rédempteur, susceptible de transformer les individus. »

D’où, ce « Martyre » de la violence propose quatre voies qui facilitent la pratique du précepte de Jésus[53]:

« le premier jalon est le suivant : pour aimer vos ennemis, vous devez commencer par vous analyser vous-même ». Cela permet de discerner l’élément « qui fait naître la réponse haineuse de l’autre ».

La deuxième voie, c’est que « nous devons chercher à aimer notre ennemi en recherchant ce qui est bon en lui », en tenant compte que « il y a du mauvais à l’intérieur du meilleur d’entre nous, et du bon dans le pire d’entre nous ».

La troisième voie est: « lorsque se présente l’occasion de lui infliger une défaite, c’est le moment de ne pas le faire…tel est le sens de l’amour ». En fait, pour M.L. King, « L’amour est une bonne volonté créatrice, compréhensive à l’égard de tous .Il est le refus de dominer quiconque ».

La quatrième voie est celle de l’Agapé, cet amour « qui n’attend rien de retour ». Il ajoute : « Atteindre ce niveau permet d’aimer les hommes, non en raison de leur caractère aimable, mais parce que Dieu les aime ».

Pierre Ségura, de sa part, avance cinq propositions pour vivre l’amour des ennemis[54]:

Saluer les ennemis au lieu de les éviter.

Désarmer les ennemis en faisant exactement la chose à laquelle ils ne s’attendaient pas ou plutôt « Tuer vos ennemis avec de la gentillesse ».

Faire du bien envers les ennemis malgré le mal déjà commis.

Refuser de dire du mal d’eux ou plutôt « cesser de parler et commencer à pardonner ».

Remercier Dieu pour eux et prier pour eux.

Il s’ensuit que l’amour des ennemis n’est possible que pour des hommes « forts » en volonté et en personnalité, capables de dépasser les sentiments de vengeance et d’hostilité vers les décisions volontaires de pardon et d’amour, exprimant le désir de vivre en paix d’abord avec soi-même et surtout avec les autres.

Certes, on est trop loin ici du pacifisme qui prône la paix à tout prix et qui, pour certains, est le corollaire de la faiblesse, de la lâcheté et de l’incapacité de répondre aux offenses. On est plus loin encore du principe du non-agir qui consiste à ne rien faire en face de la violence et qui est l’équivalent du laisser faire.

 

En fait, « Aimer son ennemi ne signifie pas que l’on n’ait pas le droit de lui imposer des limites »[55].

Dans cette perspective, l’amour des ennemis est plus proche du concept de la non-violence comme l’explicite F. Vaillant : « Les non-violents ne sont pas des pacifistes. Ils estiment qu’ils ont le droit et le devoir de se défendre, non pas en programmant le meurtre de leurs adversaires, mais en organisant dès maintenant une défense civile non violente, c'est-à-dire une défense juste et efficace, donc moralement acceptable»[56].

 

Dans ce qui suit, nous essayerons de relever certaines nuances entre l’amour des ennemis et le principe de non-violence.

 

2)    L’amour des ennemis et la non-violence

 

Dans son livre La non-violence dans l’Evangile, François Vaillant écrit : « Le dynamisme de l’Evangile est un dynamisme de non-violence, à vivre individuellement et collectivement »[57].

 

En fait, plusieurs penseurs ont opté pour une telle justification théologique de la non-violence à partir des paroles de Jésus concernant l’amour des ennemis et les différents actes de pardon et de réconciliation posés et proposés par Jésus et ultérieurement par l’ensemble de la tradition chrétienne.

Pourtant, d’autres ont refusé d’accorder ce cachet religieux, particulièrement chrétien, au principe de la non-violence qui est adopté aussi au-delà du monde chrétien par des croyants d’autres religions - Mahâtmâ Ghandi par exemple - ou même par des personnes dites « athées » comme le suggérait André Comte-Sponville en écrivant : « Avez-vous besoin de croire en Dieu pour penser que la sincérité vaut mieux que le mensonge, … que la douceur et la compassion valent mieux que la violence et la cruauté, que l'amour vaut mieux que la haine? »[58].

 

Dans cette étude, nous ne cherchons pas à nous inscrire dans le coeur de ce débat, quoiqu’important. Ce qui nous intéresse est plutôt de nuancer l’amour des ennemis et la non-violence en tant que moyens d’opposition au phénomène de la violence sous toutes ses formes.

 

Généralement, la non-violence « peut revêtir deux significations :

L’abstention de toute violence, dans quelque domaine que ce soit.

Le principe de conduite en vertu duquel on renonce à la violence comme moyen d’action politique ».[59]

Pour Mahâtmâ Ghandi, la non-violence n’est guère une passivité ou une lâcheté mais un refrènement conscient et délibéré du désir de vengeance, ayant pour condition préalable le pouvoir de nuire[60].

Il s’agit donc d’un « non » à la violence, qu’on traduit par des actes exprimant le refus de la violence comme la désobéissance civile, les grèves, etc., qui « exercent certes une forte pression, mais une pression d’ordre moral »[61].

Cependant, certains penseurs ont leurs réserves à l’égard de la non-violence parce que repousser la violence «ne sert à rien si l’on n’agit pas efficacement pour la briser »[62].

Pour d’autres, influencés par le christianisme, le précepte de l’amour des ennemis se présente comme une solution plus radicale et plus efficace surtout que « Le Christ a vaincu la violence : non pas en lui opposant une violence plus grande, mais en la soumettant et en mettant à nu toute son injustice et son inutilité »[63].

Si donc la non-violence est vue comme une ré-action face à la violence, « Aimer son ennemi, c’est avoir part à la perfection divine »[64], au-delà du présupposé classique en éthique qu’il faut choisir entre le mal et le bien, qui, dans notre perspective, devient un choix entre la violence el la non-violence.  

 

En fait, l’amour des ennemis s’impose comme une action émanant d’une libre volonté de vivre avec l’« autre » et non pas comme une réaction en face d’un autre que j’empêche ou qui m’empêche de vivre en sérénité et en paix.

Rappelons ici qu’aimer son ennemi consiste à «faire du bien à un ennemi»[65] et non pas à éviter de lui nuire ou à lui épargner le mal physique ou moral.

 

En d’autres termes, « La règle d’or énoncée par Jésus a pour résonance éthique la volonté d’une vie heureuse pour autrui comme pour soi »[66].

Nous pouvons alors constater que l’amour des ennemis et la non-violence qui se rencontrent dans l’opposition à la violence, se distinguent par le dynamisme propre à chacun et qu’on peut qualifier de :

Positif quand il s’agit de l’amour des ennemis qui repose, essentiellement, sur la confiance en la capacité de l’ennemi, à répondre à l’amour par une conversion intérieure engageant, à la fois, sa liberté et sa volonté et le transformant en semblable avec lequel on bâtira un meilleur avenir.

Dissuasif quand il s’agit de la non-violence qui repose sur la capacité d’éviter de nuire à l’ennemi dans l’espoir d’épargner son comportement violent, sans une volonté réelle de fonder un meilleur avenir avec lui.

 

L’amour des ennemis a donc la capacité de remédier à la mémoire « blessée » par la violence alors que la non-violence comporte un risque éventuel de déclancher, de nouveau, le conflit dès que l’on s’affronte dans les mêmes conditions passées ou dans d’autres plus récentes, « parce qu’elle laisse souvent subsister la violence que pourtant elle condamne »[67].

 

 

 

  

CONCLUSION

 

« …il faut voir que lorsque le Christ dit : " Aimez vos ennemis", il provoque une transformation anthropologique absolument extraordinaire dans l’humanité puisque ce sont tous les mécanismes de persécution qui sont dévoilés et dépassés »[68].

Cette affirmation résume l’essentiel de cette recherche où l’analyse des notions vétérotestamentaires d’ « ennemi » et de « prochain » nous a permis de mieux comprendre les racines du comportement juif favorable à l’usage de la violence contre les ennemis, malgré les différents appels à sa réduction dans l’Ancien Testament. Nous y avons montré aussi que l’originalité des paroles de Jésus consiste justement dans la convocation au passage de la haine à l’amour des ennemis, qui, dans le monde d’aujourd’hui, s’impose comme le remède le plus efficace au phénomène accru de la violence.

Cependant, la violence restera présente dans le monde tant que des humains sont convaincus de la légalité de leur comportement, au nom de la justice de leur cause ou du refus de l’oppression à laquelle ils voulaient mettre fin.

Les chrétiens, de leur côté, n’ont pas pu persuader le reste du monde de la possibilité de transformer ce « nouveau commandement » en style de vie, en raison de la déficience de leur témoignage, surtout en recourant eux-mêmes à la violence pour réaliser certaines ambitions politiques ou religieuses, comme par exemple lors des Croisades ou pendant la conquête de l’Amérique!

 

Nous pouvons ici nous accorder avec Jean Paul Sartre pour qui « La violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec »[69] notamment quand elle s’accompagne de l’absence de l’amour entre deux ou plusieurs parties qui ont substitué au « dialogue » raisonnable le « langage » de la violence qui, pour ainsi dire, représente un échec de la parole!  

Pourtant, « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te le fera perdre »[70]. D’où la conviction que « l’amour est plus fort que la violence »[71] permet de rétablir le dialogue rompu puisque « l’amour est une conversation… L’amour c’est lorsqu’on ne parle qu’à l’autre. Et lorsque l’autre ne parle qu’à toi»[72].

 

L’amour est alors « trouver sa richesse hors de soi »[73] en exprimant sa volonté de vivre avec l’autre avec ses dissemblances héréditaires, politiques, religieuses, etc.

En conséquence, la « parole » de Jésus à propos de l’amour des ennemis présente un défi inévitable pour la construction d’un meilleur avenir pour l’humanité, parce qu’elle porte en soi le remède à ce qui a causé le plus grand nombre de misères à travers toute l’histoire, à savoir la violence.

Admettons donc que ce n’est guère une « belle aventure » mais une mission ardue qui suppose un effort continuel pour assurer le non-retour au passé et à ses « échecs ».

 

Pour cela, nous pouvons conclure avec ces termes de Jean Cocteau: « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel » [74].


 

Bibliographie

 

Références imprimées :

 

- BONNARD Pierre, L’évangile selon Saint Matthieu, 3ème édition, Labor et Fides, Genève, 1992, 465p. (Collection Commentaire du Nouveau Testament I, Deuxième série)

 

- COUSIN Hugues, L’évangile de Luc, Commentaire pastoral, Centurion, Paris, 1993, 346p. (Collection Commentaires)

 

- GIRARDI Jules, Amour Chrétien et Violence Révolutionnaire, Cerf, Paris, 1970, 95p. (Collection Essais)

 

- GRÜN Anselm, Jésus, le maître du salut, L’évangile de Matthieu, traduit de l’allemand par Claude Louis, Bayard, Paris, 2003, 150p.

 

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[1]WENIN André, La violence dans la Bible, [En ligne], Adresse URL: http://aep.cef.fr/aepold/site/violence4.htm, page consultée le 8 Février 2005.

[2]La violence dans la Bible, [En ligne], Adresse URL: http://ervc.free.fr/rubrique4/confer190101.html, page consultée le 8 Février 2005.

[3] Pour la théologie chrétienne, tous les textes bibliques sont « vrais » comme portant, en soi, une vérité révélée. Cependant, on admet comme principe d’exégèse que ce qui est « vrai » n’est pas nécessairement « exacte » historiquement, tenant compte des différents genres littéraires bibliques et des facteurs « synchroniques » et « diachroniques » influant la rédaction de ces textes, sans que cela affecte leur vérité théologique.

[4] En exégèse, on nomme les paroles de Jésus Christ conservées comme telles « Logia » pour les distinguer des autres paroles remaniées ou attribuées ultérieurement à Jésus.   

[5] MELLO Alberto, Evangile selon Saint Matthieu, Commentaire midrashique et narratif, traduit de l’italien par Aimée Chevillon, CERF, Paris, 1999, p.131.

[6] KING Martin Luther, Aimez vos ennemis, sermon prêché à Montgomery – Alabama en l’église Dexter Avenue Baptist Church le 17 Novembre 1957, [En ligne], Adresse URL: http://www.puidamour.com/Lire.html, page consultée le 24 Janvier 2005.

[7] Ibidem.

[8] Les adversaires divins sont les « dieux » des peuples attaquant le peuple d’Israël ou attaqués par lui.

[9] Theological Dictionary of the New Testament, edited by Gerhard Kittel, traduit de l’allemand par Geoffrey W. Bromiley, Vol.II (Δ-H), fourth printing, WM. B. Eeerdmans Publishing Company, Michigan, 1971, p.811-813.

[10] Cf. Dt 23,4.

[11] Theological Dictionary of the New Testament, op.cit., p.812-813.

[12] الفغالي بولس (الخوري)، المحيط الجامع في الكتاب المقدّس والشرق القديم،جمعية الكتاب المقدس ، لبنان، 2003، ص.1151.

[13] Cf. Dt 10,19; 24,14 et 19 ; Lv 19,33-34 ;Ex 23,4-5; Pr 24,17-18 ; 25,21 ; Job 31,29.

[14] Cf. Dt 23,4-8.

[15] Lv 19,18.

[16] « Œil pour œil et dent pour dent » Ex 21,24.

[17] VAILLANT François, La non-violence dans l’Evangile, Les Editions Ouvrières, Paris, 1991, p.80.

[18] A.H. MC NEILE cité par MELLO Alberto, op.cit., p.129.

[19] Cf. Lv 19,11-18.

[20] JOSEPH Normand, Aimez vos ennemis, [En ligne], Adresse URL: http://www.voixetcroix.org/vc141read.htm, page consultée le 24 Janvier 2005.

[21] WALLACE Colin, Pourquoi mêler Dieu à cela ?, [En ligne], Adresse URL: http://www.eudmtl.org/ntlight/nl04200205.htm, page consultée le 7 Février 2005.

[22] Ibidem.

[23] MOORE Michael, [En ligne], Adresse URL:

http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=violence, page consultée le 26 Janvier 2005.

[24] Mt 5,17.

[25] Mt 5,44; Lc 6,35.

[26] MELLO Alberto, op.cit., p.130.

[27] HENGEL Martin, Jésus et la violence révolutionnaire, traduit de l’allemand par Ch. Von. Schonborn (la première partie) et Marguerite Kernel (la deuxième partie), Cerf, Paris, 1973, p.39.

[28]VAILLANT François,op.cit., p.81.

[29] GRÜN Anselm, Jésus, le maître du salut, L’évangile de Matthieu, traduit de l’allemand par Claude Louis, Bayard, Paris, 2003, p.39.

[30] GAUDREAULT Réal, Aimez vos ennemis, [En ligne], Adresse URL:

http://www.labibleparlesaguenay.org/pointvue/aimez_vos_ennemis.htm, page consultée le 24 Janvier 2005.

[31] HENGEL Martin, op.cit., p.97.

[32] JOBLIN Joseph (s.j), L’Eglise et la guerre, Conscience, violence, pouvoir, Desclée de Brouwer, Paris, 1988, p.25.

[33] CLEMENT Raphaël (c.o), Aimez vos ennemis, dans Esprit et Vie, nº99, Février 2004, p.40-41, [En ligne], Adresse URL: http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=735, page consultée le 24 Janvier 2005.

[34] GAUDREAULT Réal, [En ligne], op.cit.

[35] La Bible traduction œcuménique TOB, CERF / Société Biblique Française, Paris / Pierrefitte, 1988, p.2301.

[36] LEGASSE S., Les pauvres en esprit, Evangile et non-violence, Cerf, Paris, 1974, p.91.

[37] MELLO Alberto, op.cit., p.130.

[38] LEGASSE S., op.cit., p.90.

[39] MELLO Alberto, op.cit., p.130.

[40] BONNARD Pierre, L’évangile selon Saint Matthieu, 3ème édition, Labor et Fides, Genève, 1992, p.75.

[41] GAUDREAULT Réal, [En ligne], op.cit.

[42] COUSIN Hugues, L’évangile de Luc, Commentaire pastoral, Centurion, Paris, 1993, p.96.

[43] Cf. Mt 13,24-30; Lc 10,19.

[44] Theological Dictionary of the New Testament, op.cit., p.813.

[45] BONNARD Pierre, op.cit., p.74.

[46] GRÜN Anselm,op.cit. p.41.

[47] Bibliquest, [En ligne], Adresse URL: http://www.bibliquest.org/Hole/Hole-nt03-Luc.htm#TM6, page consultée le 2 Février 2005.

[48] JOSEPH Normand, [En ligne], op.cit.

[49] مدروس بيتر (الأب)، "أحبّوا أعداءكم!" (متى 5: 44)، دراسة روحيّة كتابيّة، دار المشرق، بيروت، 1997، ص.46.

[50] L’amour des ennemis, [En ligne], Adresse URL: http://www.saint-seraphin.net/doctext/art0008.html, page consultée le 24 Janvier 2005.

[51]مدروس بيتر (الأب) ،المرجع المذكور سابقاً ، ص.47-48.

[52] KING Martin Luther, [En ligne], op.cit.

[53] Ibidem.

[54] SEGURA Pierre, Aimez vos ennemis, [En ligne], Adresse URL:  http://www.cherubins.com/sermons/index-282.html, page consultée le 24 Janvier 2005.

[55] GRÜN Anselm,op.cit. p.41.

[56] VAILLANT François, op.cit., p.85.

[57] Ibidem.

[58]COMTE-SPONVILLE André, A-t-on encore besoin d'une religion?, [En ligne], Adresse URL: http://atheisme.free.fr/Citations/Recherche.php, page consultée le 26 Janvier 2005.

[59] HY Trinh Dinh, Violence et non-violence, [En ligne], Adresse URL: http://www.phapviet.com/~cusi/fra/fra0073.htm, page consultée le 8 Février 2005.

[60] Ibidem.

[61] Ibidem.

[62] GIRARDI Jules, Amour Chrétien et Violence Révolutionnaire, Cerf, Paris, 1970, p.80.

[63] CANTALAMESSA Raniero,Troisième prédication du Carême 2005, consultée sur le service quotidien de Zenit, le monde vu par Rome, [En ligne], Adresse URL: http://www.zenit.org, page consultée le 11 Mars 2005.

[64] GRÜN Anselm,op.cit. p.41.

[65] Bibliquest, [En ligne], op.cit.

[66] VAILLANT François, op.cit., p.87.

[67] GIRARDI Jules, op.cit., p.82.

[68] Bertrand Vergely, cité dans L’amour des ennemis, [En ligne], op.cit.

[69] SARTRE Jean-Paul, Situations, [En ligne], Adresse URL: http://atheisme.free.fr/Citations/Recherche.php, page consultée le 26 Janvier 2005.

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[74] COCTEAU Jean, cité dans Aimer, [En ligne], Adresse URL : http://meilleurescitations.free.fr, page consultée le 11 Avril 2005.